08 octobre À Laurent

Anne m’a téléphoné hier soir pour m’annoncer ton départ.

J’avoue que mon cerveau n’arrivait pas à croire ce que les oreilles avaient entendu.

Tes quatre enfants n’allaient plus te revoir, ton papa ne va plus te revoir, je ne te reverrai pas non plus, c’est impossible !

Je me suis couché et la fatigue du chemin m’a happé. Mais il est deux heures du matin et la nouvelle commence à arriver à destination.

Je ne devrais pas, mais je suis un peu fâché, Laurent. Tu n’avais pas le droit de nous quitter et pas si brutalement. Déjà ta maman, Léna, nous a été enlevé ainsi, puis ta nièce, Alice. Chaque fois ce vide douloureux, instantané, incompréhensible, avec lequel il faut apprendre à vivre.

Et puis ce n’est pas à un parrain à assister aux funérailles de son filleul, ce devrait être l’inverse.

Il est trois heures trente, par la fenêtre me parviennent les bruits de la nuit italienne, et mon cerveau cherche du sens. Pourquoi es-tu parti, pourquoi cette nouvelle me parvient elle maintenant, pourquoi ?

Ça n’a aucun sens!