01 juillet Saint Maurice

Je me sens super bien en ce matin du dernier jour de la première partie de ma Francigena.

Pendant que je m’éloigne du château d’Aigle pour montrer entre les vignes, je fais le point sur les sentiments présents en moi, là, maintenant.

Il y a la de joie, toujours bien présente, de la légèreté, de la liberté, de la gratitude, de l’amour

Après les vignes, vient la forêt, et dans les trouées apparaissent de superbes panoramas. J’ai l’impression d’être au dessus des choses.

Voilà ce qui arrive quand un poteau rongé par les xylophages est au sol à un carrefour de cinq chemins.

Je commence à m’habituer à ce balisage, je suis mon intuition et 10 minutes plus tard, je retrouve une marque sur un arbre.

Je descends jusqu’à Ollon. Et le chemin coquin me fait descendre tout en bas du village …

Attention balisage trompeur!

Avant de me faire remonter parmi les vignes jusqu’à la forêt.

J’aurais dû éviter de me vanter avec mon sens du chemin, car je me suis à nouveau égaré en suivant un mauvais balisage jaune. Il faut dire qu’ils sont tous jaunes.

Je parviens à le retrouver grâce à ma carte encore une fois.

La Francigena, ce sont les petites flèches avec un 70.

Ensuite j’accompagne la Gryonne jusqu’au Rhône.

Puis je remonte le fleuve sur un chemin de digue. Je peux assister à un exercice de pompiers sur une voiture à moitié immergée.

Il fait à nouveau fort gris et il pleuvine quand j’arrive à Massongex.

Je me rapproche d’un goulot de la vallée. Le Rhône, la route, le chemin de fer et la piste cyclable où je marche y convergent. Puis les rails passent dans un tunnel, mon chemin rejoint la route qui a juste la place à côté du fleuve pour passer sous le château de Saint Maurice.

Juste après cette forteresse, j’arrive à l’abbaye dont j’ai choisi de faire le terme de cette partie de mon voyage. C’est depuis des siècles un lieu de culte important.

Selon la légende, Saint Maurice était au troisième siècle le centurion d’une légion recrutée autour de Thèbes, l’actuelle Louxor en Haute Égypte. Ces soldats avaient donc la peau noire et étaient coptes, donc Chrétiens.

Cette légion faisait partie d’une armée provenant d’Italie et qui faisait étape ici, durant son voyage vers la gaule. L’empereur Maximin qui la dirigeait demanda à la légion thébaine de participer à une répression contre des chrétiens. Les soldats refusèrent, encouragés par leur chef, Maurice.

Tous les 660 choisirent le martyre plutôt que d’obéir à ces ordres contraire à leur religion. Ce qui fit de Maurice le premier saint noir, et représenté tel.

Il y a six ans maintenant, en marche vers Assise, nous avons croisé dans un refuge pèlerin, un corse qui parti de son île avait pour objectif cette basilique valaisanne. Selon lui, la tête de maure sur le drapeau corse n’était autre que Saint Maurice. Il est vrai qu’ils sont tous deux noirs, que dans Maurice il y a maure, et que la tête représentée peut évoquer une décapitation.

Et, donc, les trois têtes de maures sur le blason de Linkebeek pourraient également représenter ce saint martyre.

Mais aujourd’hui, on pavoise dans le village avec d’autres icônes, plus actuelles et plus belges, le schtroumpfs !

On les expose au château, mais je n’aurai pas l’occasion d’aller les vénérer.

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