Hier soir, j’ai enfin pu faire un peu mieux connaissance avec Ken. Retraité, il vit actuellement dans le Vermont où il a terminé sa vie professionnelle en travaillant pour une société de remonte-pentes. C’est un vétéran de la randonnée et a déjà à son actif, entre autres, le trail des Appalaches et celui du Pacific Coast. 6 mois de marche chacun ! En autonomie totale. Il est Europe car cela devient trop de trimbaler des sacs de 15 à 18 kg.
Et c’est un lève-tôt aussi. À 6h il est déjà parti du refuge. Sur la petite place de la basilique, le bar m’attend à 6h30 avec un croissant fourré à la crème. Une tablée se rassemble et déguste son expresso du petit matin. J’envie cet art de vivre. 
Aux septième coups de la cloche, je me mets en route. Et c’est bien de route qu’il faut parler, dans la campagne bien sûr, mais en compagnie des automobilistes italiens.
Mais j’ai le grand plaisir de pouvoir découvrir l’abbaye de Chiaravalle della Colomba. Elle a été fondée en 1135 par des disciples de St Bernard, d’où le nom signifiant Clairvaux. J’y suis passé, près de Langres. L’église et le cloître du XIII ième sont magnifiquement conservés! 
Comme l’Italie n’a connu ni guerres de religion ni une révolution comme la France, ses trésors religieux ont été mieux conservés.
Le trajet est encore rigoureusement horizontal. 
Quelques indications bienvenues. Roma se rapproche !
Encore un monasterio, celui de Santa Maria Assunta pour me distraire du paysage.
Et voici la vue à partir plus haut point du parcours : le pont au dessus de l’A1 Milano–Bologna. 
Enfin la terre promise : Fidenza.
Elle s’appelait Borgo Donnino, en souvenir de Saint Donnin, martyr décapité ici et qui a ramassé lui même sa tête avant de s’écrouler à l’endroit où on a érigé une cathédrale. 
En 1927 un décret fasciste imposa à nouveau le nom du camp romain qui fut à son origine : Fidenza. Et ce souvenir du régime du Duce persiste visiblement depuis près d’un siècle.
Je sirote un petit Cynar–Spritz sur une terrasse devant l’hôtel de ville, à la santé d’Ella!
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