À tout point de vue, la soirée fut bien froide hier. A commencer par les locaux non chauffés du gîte de l’abbaye, jusqu’à l’eau de la douche en passant par l’ambiance entre les pèlerins. Décidément, les mesures prises pour combattre le COVID ou laisser de profonds clivages. 
Au programme aujourd’hui, 35 km jusque Saintes.  je quitte mes collègues vers sept heures avant le lever du soleil, il ne fait que sept degrés. 
Mon parcours me mène rapidement dans les vignes. Je ne vous ai pas encore dit qu’hier soir, fidèle à mes devoirs de pèlerin, je me suis obligé à goûter la spécialité de l’endroit.
Et nous sommes dans la région de production du Pineau des Charentes. Eh bien, j’ai trouvé le Pineau rosé délicieux. En plus, même consommé avec modération, il réchauffe le moral. 
Là, je fais connaissance avec Patrick. Enfin quelqu’un qui fait son premier chemin. Il vient de Normandie et est arrivé à Saint-Jean d’Angely en suivant le balisage du Mont-Saint-Michel à contresens. Un trajet bien solitaire puisque je suis le premier pèlerin qu’il rencontre. 
A l’église du Douhet, nous retrouvons déjà son deuxième. Et c’est encore un belge! Vous pouvez le voir à droite du portail. Il a démarré à Tours et trimballe ses bagages sur un Carry, une espèce de charrette que l’on tire derrière soi. Il faut dire qu’avec sa tente et son matériel de camping, il voyage avec 32 kilogrammes. Pour moi c’est un record ! 
Le parcours est toujours bien marqué par les bornes et il traverse champs, vignes et zones boisées. 
À La Combe des Arcs, en bordure d’un terrain de golf, je découvre des vestiges d’un pont de 180 m faisant partie de l’acqueduc qui desservait Saintes à l’époque gallo-romaine. Au total cette infrastructure mesurait 18 kilomètres!
Eh oui, cette ville a une histoire deux fois millénaire. On y trouve encore un Arc de Germanicus et des amphithéâtre datant de l’époque où elle s’appelait Mediolanum Santonum. 
Elle a conservé de nombreux édifices anciens et vieux quartiers.
L’église Saint Eutrope
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