A la sortie de Sainte-Maure, j’admire ce qui reste du prieuré de Saint Mesmin. À la révolution cette chapelle romane à été vendue à un particulier. J’espère que l’actuel propriétaire continuera à veiller sur cet exceptionnel patrimoine.
Après une sortie de ville entre nationale et départementales, au niveau de la Croix de la Liberté, je suis heureux de retrouver l’herbe mouillée.
Un dolmen est perdu dans un champ de maïs. Du chemin, il faut le deviner et je dois m’aventurer entre les épis mouillés pour pouvoir l’admirer en entier.
À peine 20 minutes plus tard, un menhir ! Il est appelé La Pierre Percée. Une tradition locale veut que le fiancés se transmettent un bouquet par l’orifice, mieux qu’un serment d’amour! On dit également dans la région que la première Bataille de Poitiers, celle remportée par Charles Martel, s’est en fait déroulée très près d’ici et la zone où est érigé le menhir est encore appelée le Cimetière des Sarrazins. 

Par un beau trajet campagnard, je rejoins Draché.
Puis Celle-Saint-Avant.
Ensuite, après avoir franchi la Creuse, je traverse le village de Port-de-Piles. Je suis arrivé dans le département de la Vienne.
Et vous vous étonnez que je ne retienne pas tous ces noms rencontrés !
Arrivé aux Ormes, je fais une pause sous la halle.
Un couple de pèlerins arrive, on sympathise. Ils s’installent un peu plus bas que l’église Saint Antoine pour pique-niquer près de la Vienne puis remontent pour me proposer de partager un café.
Un café soluble, bien sûr, avec de l’eau chauffée sur un réchaud à gaz. Nadia et Sébastien sont des addicts des chemins comme moi, cette fois-ci ils sont partis de Paris pour rentrer chez eux, à Poitiers. Cela peut sembler étonnant mais je pense que Nadia est ma première pèlerine black.
Moi qui imaginais ne rien avoir à visiter lors de mon étape. Je me trompais! Trois bâtiments du XVII ième forment un bel ensemble. Ci-dessus le château, et en face la Bergerie qui est en fait sa grange. Et un peu plus loin…
La Poste aux Chevaux. Et ça, c’est vraiment un témoin extraordinaire, puisque c’est un des seuls relais de poste encore en état.
Il y en avait plus de 2000 en France avant que l’arrivée du chemin de fer ne les rende inutiles.
J’ai droit à une visite guidée privée par le propriétaire des lieux. Bien que nonagénaire, il est passionné et passionnant à écouter. Il m’explique que le courrier, le seul à pouvoir galoper le nuit, changeait de cheval dans un tel relais toutes les 4 à 7 lieues, 12 à 25km. Il était accompagné par un autre cavalier, un postillon, employé du relais , qui devait ramener les chevaux, au pas cette fois.
La zone pavée au centre était un pediluve pour chevaux. Ils pouvaient s’y abreuver et s’y refroidir les pieds. Dans l’aile sud, il a rassemblé un vrai musée des postes.
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