11 Octobre BONUS Roncesvalles.

Et oui, j’ai décidé aujourd’hui de m’offrir une étape bonus. Il va faire beau, je suis en forme, j’ai encore envie de continuer ce chemin, alors pourquoi pas.Saint-Jean-Pied-de-Port est encore enseveli sous les nuages quand je passe la porte d’Espagne. Il est pourtant bien passé neuf heures et je dois donc être un des derniers pèlerin à quitter la ville.Ici, on ne compte plus le nombre de gîte accueillant les pèlerins, sans parler des hôtels et des dizaines de maisons d’hôtes. Il faut dire que que cette ville rassemble non seulement les pèlerins empruntant trois des grands chemins français, le Puy, Tours et Vezelay, mais aussi les marcheurs arrivant de deux autres importantes voies, celle du Piémont Pyrénéen le GR 10, qui relie la Méditerranée à l’océan Atlantique en passant par les cols des Pyrénées. Et à tous ces randonneurs il faut encore ajouter tous les autres qui ont décidé de commencer ici leur camino car l’étape que je vais parcourir est la première du Camino Frances. La ville annonce héberger de 60 000 pèlerins par an. Encore un peu embrumé au départ, le Camino emprunte la route Napoléon et monte assez gentiment.

Après une demi-heure, je suis passé au-dessus des nuages. Et je peux commencer à profiter des panoramas. 10h30 enfin nous quittons la route. J’ai dit nous parce que j’ai déjà rattrapé une douzaine de pèlerins. Mais nous retrouvons le bitume avant le refuge d’Orisson. Nous avons gravi 8 km, des dizaines de pèlerins s’y sont arrêtés pour s’y désaltérer, certains passeront la nuit ici.

Moi, je continue bien sûr. Et j’ai juste envie de profiter de ces vues magnifiques. Mais bientôt, je serai distrait par l’apparition des vrais occupants des lieux.

Les troupeaux de moutons se succèdent, et de nombreux chevaux semi-sauvages paissent avec eux. Il y a presque autant de poulains que de chevaux adultes. Ce sont des chevaux de Mérens, une race typique des Pyrénées. Une camionnette « street food » ravitaille des marcheurs. J’en ai rattrapé maintenant un grand nombre.

Enfin nous quittons vraiment cette route Napoléon. Les montées alternent avec des passages plus horizontaux.

Passé cette stèle, vous entrez en Navarre donc en Espagne.

Deux français que je croise m’interpellent en croyant reconnaître en moi Christian Robineau. C’est un psychomotricien, psychologue, auteur et … pèlerin, j’ai vérifié.

Nous entrons dans un bois et je fais d’autres rencontres. Une patrouille de chevaux de Merens me croise de son pas lourd, comme si je n’étais pas là.

Près du petit refuge d’Izandorre, je choisis ce très symbolique trône pour y prendre le dernier pique-nique de ce chemin.

Il est temps maintenant de redescendre. Pour cela il faudra emprunter un chemin assez technique, un genre de piste noire rendue dérapante par un tapis de feuilles mortes.

À ce moment-là, on pense surtout à l’endroit où on va poser son pied et on soigne sa technique du planter du bâton.

15 heures, l’arrivée à Roncevaux, Roncesvalles en espagnol. Un des plus importants refuges y attend jusqu’à 300 pèlerins. Moi, je ne m’y rends que pour obtenir mon tampon.

J’ai quand même droit à une petite visite guidée par Magda, une hospitalière néerlandaise.

Je souhaitais, pour ce jour de bonus, parcourir une étape parmi les plus célèbres du chemin et elle s’est révélée très différente de toutes les précédentes et magnifique à tout point de vue, c’est vraiment le cas de le dire.

Je termine donc ce chemin en pèlerin comblé !

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