09 Octobre Saint Palais

Après avoir quitté Sorle en passant sous l’Espitaliou, je traverse le Gave d’Oloron en sécurité, sur un pont. À la grande époque du pèlerinage, les passeurs de cette rivière étaient connus pour rançonner les pèlerins. On disait même qu’ils faisait verser leur barque creusée dans un tronc d’arbre de façon à noyer leurs passagers pour mieux les détrousser. Pour moi, ce passage par Sorle restera un bon souvenir. J’y ai été accueilli par Claire et Mireille, deux sœurs qui, pour fêter le retraite, il y a une vingtaine d’années déjà, ce sont rendues ensemble jusqu’à Compostelle. Maintenant, cinq à six semaines par an, elle sont hospitalières et accueillent des pèlerins dans différents gîtes. Yannick, bouquiniste à l’île de Ré, et Maxime, informaticien en année sabbatique, tous les deux la trentaine, ont apprécié comme moi cet accueil chaleureux. Nous avons aussi savouré ensemble l’omelette aux cèpes fraîches et les pommes de terre sarladaises que nous ont préparé nos deux périgourdines. Après avoir passé le pont au-dessus de l’autoroute A64, la Pyrénéenne, il faut grimper vers le village de Léren. Premier petit arrêt pour déguster ces Kiwaïs que nous ont remis nos gentilles hospitalières. Ce sont de très goûteux, mini kiwis, un peu plus grand que des raisins introuvables dans le commerce.

Depuis la traversée du Gave, je suis en Basse-Navarre, et donc dans le Pays Basque. C’est étonnant de constater comme la toponymie et l’architecture  des bâtiments ont si nettement changé.  Le décor de cette journée est vraiment très agréable et varié. Si je rencontre bien peu d’humains, je ne suis pas seul. Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter quelques-unes de mes rencontres. Tout d’abord une demoiselle avec de très beaux yeux. Ensuite, quelques poulains et leur famille.  Très confiants dans leur sentinelle, cette série de dormeurs ne lèveront pas une paupière au bruit que font mes bâtons.

 J’arrive à Arancou, avec sa très jolie petite, église fortifiée, et ses travaux d’égouttage.

Les villages se suivent, voici Bergouey.

Pour atteindre l’église de Vieillenave, je dois traverser le pont médiéval au-dessus de la Bidouze. Je vais ensuite remonter la vallée formée par cette rivière.

Voilà un nouveau copain du chemin. Il est installé au milieu du carrefour, et la factrice qui doit bien le connaître, le contourne doucement avec sa fourgonnette jaune. Comme je m’installe pour pique-niquer, il va quand même venir jusque chez moi pour me dire bonjour et pour gentiment se laisser caresser, avant de reprendre son poste de garde.Le cheminement se poursuit tantôt par des chemins tantôt par des petits sentiers qui escaladent et dévalent les collines.

À l’entrée de Garris, la magnifique maison Pelegrinia était une auberge qui accueillait les pèlerins au 16e et 17e siècle.Je n’en reviens pas comme tout ici est différent de ce que j’ai vu hier et qui, déjà, ne ressemblait en rien au décor d’avant-hier. On se sent bien dans le Pays Basque. D’ailleurs, ici le chemin de Saint Jacques se nomme Jakobe Bidea.

Plus qu’une heure par, encore, un beau chemin et je débouche sur Saint Palais. Le ciel menaçait depuis un moment, maintenant il lâche quelques gouttes… mais trop tard pour me rincer, je suis arrivé à mon gîte !

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