20 Septembre Coulombiers

Quel contraste avec hier! Ce matin les rues de la ville luisent sous la pluie.

Si vous passez par Poitiers et si vous y cherchez un boulanger, je peux vous recommander Émile. Ses pains au raisins méritent trois étoiles.

Premier objectif, visiter l’église Saint Hilaire Le Grand, un haut lieu de pèlerinage moyenâgeux.

Mais, cloué sur la porte cet avis me prévient « Fermé pour cause d’incendie ». Poitiers ne m’aura pas porté chance du point de vue visites.

En reprenant ma marche, je constate que je suis suivi par quelqu’un avec le même accoutrement que moi, sac à dos couvert de sa housse de pluie, anorak, bottines et bâtons. Je l’attends pour faire connaissance. Il s’agit de Abi (orthographe non garantie) il est anglophone mais se dit belge, de Dour. Il est atteint d’une forme plus virulente de compostellite que moi. Depuis 25 ans il pèlerine en moyenne deux fois par an avec son épouse. Ce printemps ils ont fait le Shikoku, le chemin des 88 temples au Japon, cet été le chemin du Piémont pyrénéen, et maintenant la voie de Tours. Son épouse a été opérée il y a 8 semaines d’un genou mais elle a quand même tenu à l’accompagner. Aujourd’hui elle a passé son tour et Abi marche sans elle jusqu’à Lusignan. Je réalise que c’est un couple dont nous ont déjà parlé les cyclistes néo-zélandaises rencontrées sur la Loire, Abi me le confirme. Radio Camino fonctionne toujours !

C’est avec cette agréable discussion que se passent les kilomètres, sinon peu interessants, qui nous extraient de la ville sous la pluie. Je quitte néanmoins mon compagnon de marche à l’abbaye de Fontaine-le-Comte. Car il marche vite et à ce rythme, j’arriverai bien trop tôt. En effet, il fonce. Il a même tendance à brûler les rouges et à couper à travers les ronds-points !

D’autant plus que ma courte étape me permet de prendre le temps de visiter cette belle abbatiale augustine. J’ai un faible pour le style roman et la sobriété toute cistercienne de cette église la rend magnifique à mes yeux.

Pour bâtir de si belles œuvres au tout début du XII ième siècle, il fallait avoir…

La bonne nouvelle, c’est que la pluie s’est arrêtée quand moi je reprends mon chemin. Les environnements urbains sont bien derrière moi. Je profite d’une belle campagne même si le ciel est gris foncé.

Ce particulier a aménagé une sympathique petite aire jacquaire, Poubelle, fléchage et salon, tout y est ! Merci à lui.

Vous voyez ce couple, il s’adonne à la cueillette des champignons. J’engage la conversation. Malgré un sac bien rempli, le monsieur trouve que la récolte n’est pas si bonne que ça. Ce sont des cèpes. Et puis il me pose la question piège : « Et qu’est-ce qui pousse comme champignons chez vous, près de Bruxelles ? » . La honte ! À part ceux que je trouve dans les rayons du magasin, je suis incapable de citer un nom…

Enfin je connais quelques mycoses humaines mais je ne pense pas que c’était le sens de sa question.

Arrivée à Coulombiers, où il n’y a rien à voir sauf l’hôtel Centre Poitou qui a des chambres et des tarifs réservés aux pèlerins.

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