16 Septembre Sainte-Maure-de-Touraine

C’est ici que j’ai dormi.

Mais non pas dans le poulailler! Dans la maison derrières!

Hier, devant le refuge jacquaire de Sorigny, deux couples de pèlerins voulaient me convaincre de les y rejoindre. Mais j’avais déjà rendez-vous avec Béatrice. Mon hôtesse est une néo-retraitée comme moi. Après avoir habité dans différentes régions française, pour y exercer son métier d’ingénieure agronome, elle s’est établie ici après avoir développé son entreprise de logiciels destinés aux entreprises agricoles. Mais sa passion, c’est l’aviation. Elle la pratique depuis ses 17 ans. Il faut dire qu’elle a de qui tenir. Son papa était pilote militaire. Aujourd’hui elle possède un avion ULM. Il est basé à l’aérodrome de Sorigny, juste à côté. Et cet engin lui permet d’aller visiter ses parents dans le Finistère en deux heures de vol alors qu’il faut plus de quatre heures par la route. Son fils a déménagé près de La Rochelle, à 2h30 en voiture mais à seulement une heure en ULM. Son plus grand plaisir et d’emmener ses petits-enfants dans les airs. J’avoue que j’ai toujours envisagé cette activité comme un passe-temps et non comme un moyen de locomotion. Ça donne des idées.

Après une de ces étapes qui marquent un chemin, je me lance au petit matin dans une campagne toute verte et humide de rosée. Une centaine idée du bonheur! Je me sens en forme, même si je n’ai pas été dormir avec les poules.Soudain, mon regard est attiré par une forme blanche à ma droite. Un tout jeune veau se repose au pied d’un champ de maïs. Un moment, je me demande si je dois prévenir quelqu’un. Mais je me rends compte que plus loin dans la prairie à ma gauche, se trouve un troupeau de vaches. J’imagine que sa meuh-man en fait partie et qu’il s’arrangera bien pour faire le trajet inverse lorsqu’il aura faim. Ah, on l’a retrouvé! Décidément, on est un peu négligent dans la région. Égarer un veau passe encore, mais qui peut bien paumer une ville !

Tout petit mais très mignon, le centre de Sainte Catherine. S’il y a une statue de Jeanne d’Arc, c’est parce-qu’elle a passé ici la nuit précédant sa rencontre avec le gentil dauphin à Chinon. Quelques semaines plus tard elle « fit quérir ici, sur l’ordre de ses voix, une épée déposée derrière l’autel, marquée de cinq croix. Cette épée présida à ses victoires et sauva la France.  » Wouaw, quelle histoire !!!

Je décide de faire un petit détour par rapport au tracé officiel, il me fait emprunter la périlleuse départementale 910 pendant quelques centaines de mètres, afin de retrouver la paisible vallée du Courtineau. Cette petite rivière sillonne entre deux falaises de tuffeau. Elle recèle différentes maisons troglodytes dont certaines sont encore occupée. Mais sa pépite est une petite chapelle. Elle aussi est creusée dans la falaise, elle est dédié à Notre-Dame de Lorette. 

Mais on ne vit pas que dans des grottes par ici.

Je continue ma petite école buissonnière par ce joli chemin qui me mène par un vallon sauvage jusqu’au plateau et ses cultures.

Sainte-Maure-de-Touraine, à vous aussi ce nom dit quelque chose ?

Son château ne fait pourtant pas partie des célèbres châteaux de la Loire.

Ce n’est pas une cathédrale connue non plus…

Non, le lieu est célèbre pour sa production d’un fromage au lait de chèvre frais, entier et cru.

Il a une robe fine de couleur gris cendré et est traversé d’une paille de seigle.

Vous y êtes maintenant ?

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