Pendant que certains rentrent à l’école aujourd’hui, d’autres prennent la poudre d’escampette.
Bravo à James, mon petit-neveu, qui entre déjà au kleutertuin!
Eh bien non, je ne me sens même pas coupable d’escamper. Je me sens surtout curieux de ce que je vais rencontrer, voir, vivre.
Merci à Nanou pour m’avoir accompagné jusqu’au train. Et Merci aussi à Nadine et Jean-Marc qui se sont levés à l’aurore pour me faire la surprise d’un au revoir sur le quai !
Mon trajet de ce jour devrait être très simple, juste un train jusqu’à BXL Midi puis un Thalys jusqu’à Paris Nord. Mais avec la SNCB, rien n’est simple. J’ai découvert en consultant par hasard mes mails qu’on m’annonçait ce matin à 8h23 que mon TGV de 10h19 avait été supprimé suite à un « problème » sur les voies. Heureusement, il m’a été facile de trouver une place sur le suivant prévu à 10h43. Gare du Midi, c’est la pagaille. Tous les trains rapides ont du retard, celui pour Amsterdam 72 minutes, la plupart vers la demi-heure, et beaucoup de passagers font la file pour changer leurs billets.
J’embarque à l’heure mais mon train ne s’élance qu’après 25 minutes. Le temps de faire connaissance avec mes deux voisins musiciens. L’un est jeune et black, il fait partie d’un groupe de R&B de Toronto. L’autre, joue du jazz et l’enseigne à San Francisco.
Bien arrivé à la Gare du Nord, juste après une averse… et avant une saucée! Ça y est mon chemin est baptisé, dès mes premiers pas.
Rue de Stalingrad, l’ambiance n’est pas russe, mais plutôt Matongué en période de mousson.
Le joli passage du Désir est clôturé. Un fruit défendu n’en a que plus de saveur…
Les nuages s’effilochent et le soleil en profite. Moi aussi, j’en profite, pour sécher. Je repasse, bien sûr, par la Tour Saint Jacques de la Boucherie, le point de départ officiel du Chemin de Tours.
J’ai retrouvé les balises qui étincellent et m’emmènent vers l’Ile de la Cité.
Notre Dame m’attend, pimpante. Sans avoir réservé, il suffit d’une file de 10minutes, façon Disney, pour accéder à l’intérieur. On ne peut pas nier que cette réfection est magnifique.
La Sainte Couronne d’Epines dans son nouveau reliquaire. Je le trouve superbe.
Avez vous remarqué les troncs sont devenus électroniques ? J’ai sorti ma carte pour une petite bougie. Mais chut, ma prière concernait un certain Donald et ma demande n’était pas très charitable, pour lui.
Et j’ai le tampon de la cathédrale sur ma credentiale. Enfin, ce n’est pas un cachet classique, c’est une pince à gaufrer qui a laissé une empreinte en relief. Classe mais pas très visible.
Je quitte l’Ile de la Cité, toujours en suivant les coquilles, pour emprunter la rue Saint Jacques. C’est une longue ligne droite qui traverse le quartier latin et la Sorbonne, pour devenir la rue du Faubourg Saint Jacques, toujours aussi rectiligne.
Cela vient du fait que cette rue emprunte le tracé de la voie romaine qui reliait Lutecia et Cenabum, soit Paris et Orléans. Et c’est bien dans cette direction que je dois marcher.
Autant dire qu’ici tout a été baptisé au nom du saint pèlerin. Brasserie Saint Jacques, salon de coiffure Saint Jacques, paroisse Saint Jacques … ici Saint J est célébré. À la place … Saint Jacques, je quitte le tracé pour la place Denfert Rochereau où je loge ce soir.
Je n’ai encore marché que 8 kilomètres et j’ai déjà écrit tout ça !